Imagine what you do to me. [R]

Il était juste inquiet. Inquiet pour elle. Pourquoi elle ne répondait pas au téléphone ? Pourquoi n'avait-il pas pu la retenir ? Et si on lui avait fait du mal ? Il ne connaissait pas les réponses à ses questions. Il ne pouvait que s'inquiéter. Collant une énième affiche d'elle dans la rue, il ne pensait plus qu'à elle. Il était déjà tard, la nuit était presque entièrement tombé et les premiers réverbères étaient déjà allumés dans la rue Molteeg, ils éclairaient comme ils pouvaient les avis de recherche placardés par Maël dans l'espoir vain d'avoir la moindre information. Contre un poteau, le jeune homme perdu dans ses pensées, retraçait une millième fois ses dernières heures avec elle, leur dispute et leur rupture.. Une autre rupture, encore une, la cinquième. Certains trouve ça un peu exagéré, rompre et se remettre ensemble plusieurs fois ça peut prouver certaines choses. A cet instant, il ne pensais qu'à ça, avait-il raison de s'accrocher ? Il savait mieux que quiconque à quel point ils étaient différents, à quel point elle était indépendante, et lui protecteur. Mais ce qu'il faisait depuis une semaine, en imprimant des affiches avec sa photo, en essayant de l'appeler tous les jours sans réponses, ne pouvait absolument pas sublimer ses craintes. Il ne l'admettrait jamais à haute voix, mais il a simplement peur de la perdre, il a peur d'avoir essayé de respecter cette part d'indépendance qui l'a poussé à s'éloigner de lui. Ne serait-ce pas une preuve tangible qu'ils ne perdent pas leurs temps ensemble ? L'amour arrivait parfois à subsister entre eux, cela ne durer jamais éternellement, mais il était là.

Le front appuyer contre le poteau, il reprit conscience de la réalité et sentit la fraiche température de l'air bientôt nocturne. Fatigué, il n'eut pas le courage d'agrafer les derniers portraits. Il longea la rue, marchant à son habitude d'un pas entre la grâce et la nonchalance, portant un air plutôt froid et un regard perdu sur le sol. Il s'arrêta au coin et hésita à entrer au Kabonito, un bar sympathique où se rendait souvent les deux auparavant. La nuit, le bar changeait du tout au tout. La journée c'est un bar simple comme les autres, mais une fois le soleil couchait, vous y trouverez des bandes d'étudiants bourrés dans tous les coins, dont une majorité dans les chiottes ou dans la ruelle derrière, en train de se vider le ventre.
Après tout, boire un peu ne lui ferait pas de mal et lui permettrait de penser à autre chose. Tout en pliant les affiches d'une main, il ouvra la porte du bar avec l'autre, commença à s'y enfoncer, tout en essayant de glisser ses papiers dans une de ses poches, puis tout s'arrêta. Elle était juste là, en face de lui, adossait au bar, comme elle le fait ci-bien. Lui, ne peut bouger, lâche simplement les papiers à terre. Alors que le soulagement commença à le prendre, il sentit egalement de la colère et de la rancœur subtilement mélanger à un bonheur si peu révélé. Ses sourcils se froncèrent. Il ne prononça pas le moindre mot, puis il brisa la glace sans le faire vraiment exprès..

« Tu as enfin décider de te montrer.. »

- HJ - désolé c'est un peu long mais je voulais insister un peu sur sa façon d'être. =)

Les jambes lourdes et douloureuses, le pouce droit engourdi par le stop incessant. Patsy trainait ses pieds, chargée comme une mule d'un sac en tissu rempli de bricoles et de son sac de couchage, « spécial trappeur » qu'elle avait acheté dans une petite boutique de randonnée en bord de route. Le vendeur lui avait assuré que ce duvet, avait, malgré sa taille un poids tout à fait abordable pour l'usage d'une jeune femme frêle comme elle. Patsy respirait bruyamment et difficilement shootant régulièrement dans un galet rond pour le faire avancer et le maintenir à porter. La déshydratation montrait ses premiers signes qui après trois ou quatre heures de marche avaient enfin décidés de se manifester. Et dire qu'elle aurait pu avoir le luxe de rentrer à bord d'une voiture, avec chauffeur en prime mais qu'elle avait préféré refuser l'invitation à la simple vue du conducteur. Certes son aspect pervers et dégarnis n'était pas très folichon, mais au moins il s'était arrêté, lui. De plus, faire la fine bouche quand on a pas tellement d'option de secours était malvenue. Pourtant, Patsy repris la route, laissant derrière celui qui s'était dévoué pour sa personne, esseulée et chargée comme un veau, se promettant de ne plus faire de stop aux abords d'Amsterdam ainsi que de rassembler tout son courage pour ne pas l'appeler. Un rapide coup d'œil à son téléphone-qu'elle n'avait emmené qu'en cas d'extrême nécessité- lui indiqua que Maël l'avait appelé une bonne trentaine de fois si ce n'est plus; elle avait la flemme de compter. Un bref sentiment de culpabilité l'envahit soudain, elle appuyait fébrilement sur le bouton d'arrêt de son téléphone sentant les larmes lui monter aux yeux. Patsy se sentait mal d'avoir disparu, comme cela, d'un coup sans prévenir. Sur le moment, il y a une semaine et deux jours elle avait trouvé ce scénario de vengeance terriblement diabolique, pourtant, une fois à bord d'un fourgon blanc sentant fortement l'encens manœuvré par « Moi c'est Pat ma jolie. », elle sentit son visage s'empourprer de honte malgré la colère qui lui dictait ses gestes.

La ville en vue, les habitations et les commerces bordant le canal de la ville lui firent forcer l'allure, portée par son enthousiasme, elle en oublia même ses jambes et ses pieds meurtris, gémissant quand même à chaque craquement dans son dos. La ville lui semblait plus belle qu'à son départ, les restaurants paraissaient encore plus accueillants, tout reluisait sous ses yeux fatigués. La réalité s'avéra moins douce quand Patsy avisa sa tête blonde et souriante placardés sur les murs, les poubelles, les lampadaires et autres supports plus où moins insolites. Toutes les affiches portaient comme inscription « verdwenen – missing - disparue » et s'étalaient sur plusieurs mètres rien que dans cette rue. L'intéressée fut soulagée de voir au travers d'une vitrine de bar qu'elle était méconnaissable et que même sa propre mère ne pouvait la reconnaître sous cette transpiration crasseuse. Patsy bifurqua à gauche au coin d'une rue et atterri enfin face à son immeuble. Elle se hâta de disparaître dans les escaliers-très peu fréquentés- pour qu'aucun de ses voisins ne la voient dans un pareil état. Sa paume moite glissa de la poignée qu'elle tentait vainement d'actionner, un coup de pied se révéla plus efficace. Une fois à l'intérieur de son deux pièces elle inspecta rapidement les pièces, aucun signe de Maël; parfait. Après une bonne douche Patsy sortie en trombe de chez elle, abandonnant au coin du lit son téléphone qu'elle avait dans un ultime effort décidé de le rallumer et qui hurlait une sonnerie épouvantable en affichant « Maël ».

Patsy comprenait mal son obstination. Était-il assez bête de croire qu'elle ne l'appellerait pas pour l'informer de quelque chose de grave ? Dans un sens son comportement la désolait car, elle le trouvait ridicule de ne pas lui faire confiance et de partir dans de tels extrêmes. N'était-elle pas adulte ? N'était-ils pas fâchés ? C'est dans un état d'esprit vaseux et épuisé que Patsy poussa la porte du Kabonito, sourit rapidement à ceux qui la salure et alla s'adosser au bar le regard hagard, mais le sourire aux lèvres. Il était sept heures du soir, la jeune Carvil voulait se sentir plus gaie avant de le retrouver, que tout s'arrange, prenant encore sur elle à l'aide de quelques verres de vodka.. Maël allait surement venir zoner ici quelques heures ce soir; autant l'attendre sagement. A peine eut-elle le temps de finir sa deuxième dose qu'il poussa la porte d'une manière désinvolte. Il l'aperçu, il en fit tomber ses affiches, Patsy se figea dans l'attente de sa réaction. Celle-ci fut dure à déchiffrer cependant Patsy crut voir un instant passer dans ses yeux un mélange confus de soulagement- s'inquiétait-il à ce point ?-. Elle ne faisait que le fixer et ne savait pas si sa joie était seulement due à l'alcool.
« J'ai suivi l'indication des affiches... » se décida-t-elle à répondre en prenant un air faussement détaché. « Cette photo, elle est de toi non ? » Plus barbant tu meurs. Elle marqua une pause, le fixa puis se racla la gorge discrètement pour l'inciter à dire quelque chose de constructif. Persuadée que la faute de toute cette affaire reposait exclusivement sur cet homme horriblement jaloux et protecteur.

Il piétina un instant les feuilles de papier qu'il venait de lâcher. Détachant son regard un instant de la jeune femme, il se baissa un instant pour ramasser les affiches, les déchirer énergiquement et les glisser dans la petite corbeille proche de sa position. Un peu hésitant, il alla poser ses fesses sur le tabouret libre à côté de la petite blonde. Gardant le silence et faisant semblant de ne pas écouter ses paroles bien futiles, il fit signe au barman de venir. « Un whisky s'il-vous-plait. » Les coudes sur le comptoir, il passa une main dans ses cheveux sans pouvoir la regarder. Il garda le silence jusqu'au moment où il reçu son verre qu'il bu cul sec. La gorge enflammé et l'esprit plus ou moins rassurer, il se tourna vers Patsy en gardant un air tendu.. Laissant son amie dans le doute, il ne prononça aucuns mots. Son regard pouvait peut-être en dire déjà beaucoup. Les yeux dans les yeux, le visage du photographe se détendu au fur et à mesure, sans pour autant pouvoir offrir un sourire. Il fit une nouvelle fois signe au barman pour qu'il lui amène un deuxième verre, puis brisa la glace en baissant les yeux.. « C'est à cause de moi que tu es parti je présume... »

Sous le goût d'une phrase inachevé, il savoura son verre un peu plus que le précédent. Il ne voulait plus connaitre les réponses à ses questions. Ça lui était égal désormais qu'elle était là, ici, à côté de lui. Et pourtant en y repensant, il se demander toujours pourquoi elle n'avait pas prêter d'importance à au moins un de ses appels.. Elle aurait pu même lui envoyer un message pour lui dire que tout va bien et d'arrêter de la harceler.. Et pourquoi était-il aussi inquiet pour elle ? Après tout, ils s'étaient séparés et sur une énième dispute si ses souvenirs sont bons.. Au fond, ces deux-là sont très différents mais quelque chose les relie constamment. Il ne s'agit absolument pas d'une connexion ou d'un lien particulier, c'est peut-être chimique, enfin bref..

Il finit son deuxième verre mais n'en commanda pas d'autre.. Il se tourna à nouveau vers Patsy, la bouche figé mais le regard tendre.. Après un petit silence, il reprit la parole d'un ton plus calme.. « Je peut au moins savoir où tu étais ? »

HJ: Moi c'est trop petit du coup -_-"

Patsy ne fut en rien surprise du mauvais traitement qu'infligea Maël à ses affiches. Elle ne put dire s'il était vexé en cet instant. Tellement d'émotions défilaient sur son visage qu'il était difficile pour elle de le cerner, en fait c'était exactement comme d'habitude. Quand il vint s'assoir auprès d'elle puis commander un whisky elle se crispa, craignant ses paroles. S'il y avait bien une chose qu'elle n'avait pas envie de faire s'était s'expliquer, s'étaler de tout son long sur un lit lui suffirait amplement dans l'instant. La jeune femme se forçait à respirer de manière régulière pour tenter de minimiser son anxiété. Malgré ses efforts, elle commençait à s'agiter et ses exercices de respiration qu'elle voulait faire discrets commencèrent à devenir de plus en plus bruyants. Si elle n'arrêtait pas son rituel de suite, Maël allait la démasquer et découvrir que les nerfs de la jeune femme ne tenaient plus. Patsy étouffa un léger sanglot et essuya rapidement d'un revers de manche une larme naissante. « C'est à cause de moi que tu es parti je présume... ».

Prise de court par cette question directe Patsy se ressaisi et posa les yeux sur son compagnon. Elle avait ici l'occasion rêvée de lui reprocher tous les malheurs du monde, de lui balancer ses défauts en pleine figure. Mais c'est toujours dans ces moments là qu'elle se dégonfle et qu'elle ravale sa rancune pour blâmer son égoïsme. « Oui. » Répondit-elle d'une voix neutre en le fixant, puis buvant une autre gorgée de son breuvage elle poursuivit « Mais pas seulement. Après notre nouvelle dispute j'avais besoin de me retrouver totalement seule.. Pour réfléchir. Tu comprends ? ». Par sa réponse elle tentait vainement de justifier son absence de nouvelles mais, selon elle, il lui semblait tomber dans un puits profond. Il n'y avait rien à justifier, leur couple fonctionne comme ça depuis plusieurs années : une accumulation de ruptures et de réconciliations sans fin. Mais jusqu'à quand ?

Patsy tenta un sourire quand Maël se tourna vers elle. « Je peux au moins savoir où tu étais ? ». Elle nota qu'il faisait des efforts pour ne rien laisser paraître, cette phrase ne semblait pas teintée de reproche au contraire de la précédente. Avant de répondre patsy fini son verre, respira un grand coup. «  J'ai fait du stop, je suis allé en France. J'ai beaucoup marché, j'étais seule - Oups, chose à ne pas dire – personne ne m'a agressé, bien qu'un homme bourré m'a accosté un soir en ville en me demandant combien je prenais pour 2h15 de travail en chambre, ça ma fait rire et puis je suis partie dans la voiture d'un homme charmant qui.... » Pendant vingt bonnes minutes Patsy raconta ses multiples frasques en compagnie de jeunes inconnu(e)s, laissant l'enthousiasme la gagner à chaque minute. A la fin de son récit elle troqua son sourire éblouissant contre une mine grave et concentrée. « Et toi ? Tu as réfléchis, continué ta vie ? Ou tu pensais vraiment que j'm'étais fait enlevé par un violeur schizophrène ? » Ajouta-elle en ramassant un morceau grossié d'affiche qui gisait à ses pieds.

Le photographe ne savait vraiment plus quoi penser ou faire. A quoi bon rester sur sa position et continuer de lui en vouloir alors qu'elle était là. Et pourtant, il ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle n'était pas vraiment présente, ou du moins qu'elle n'était pas vraiment là pour lui. Même dans ce moment qui pourrait ressembler à des retrouvailles sincères et sentimentales, son caractère l'empêchait de se réjouir, et tout simplement de lui offrir le moindre sourire, la moindre satisfaction. Maël ne pouvait que rester étrangement froid et distant pour l'instant, alors qu'au fond de lui, une infime part de sa personne aurait voulu la serrer dans ses bras et prendre encore une fois la décision de reconstruire leur couple. Étaient-ils voués à rompre et se réconcilier à l'infini ? Peut-être pas.. Il avait la vague certitude, d'être déjà las de ce va et vient, malmenant ses sentiments visiblement encore présents face à l'écoute du moindre mot qu'elle sortait de sa bouche.
C'était indéniable, il était pendu à ses lèvres comme un élève écoutant attentivement le commentaire de son professeur pendant le récit de son périple européen. Cela ne faisait que prouver avec une certaine contradiction envers ses pensées, que la part enfouie de sa personne n'était, au final, pas si en retrait. Une fois son discours terminé, la jeune femme lui posa à son tour des questions, en mélangeant comme elle le faisait souvent le plus grand des sérieux et le pire humour mal placé. Le jeune homme nota qu'elle avait trouvée un morceau d'une des affiches qu'il venait de de coller par dizaines dans les rues, geste qui avait un gout à la fois amer et aussi détestable à présent que lui-même.

« Visiblement je me suis inquiéter pour rien.. et sinon j'ai juste continué à prendre des photos pour moi et pour payer mon loyer pendant que tu t'éclatais en France.. »

Il était clair et net que Maël n'avait pas vraiment le cœur à éclater largement de rire et lui balancer un grand sourire.. Il détourna son regard vers le barman et lui fit signe. « Un autre s'il-vous-plait..»
Il fit vulgairement mine de regarder ailleurs, n'ayant pas le courage de replonger son regard dans celui de la demoiselle. Il était à la fois à la merci du désarroi et du malaise qu'il avait fini par engendrer avec son comportement envahissant à souhait et en renfort, il ne savait absolument pas quoi faire pour arranger les choses.
Son verre arriva finalement. Maël le saisissa, le regarda avec attention en continuant d'ignorer Patsy puis le porta délicatement à ses lèvres. Il bu une grosse gorgée histoire d'essayer de noyer ses pensées mais l'action n'eut la conséquence que de lui réchauffer encore plus la gorge..
Voyant visiblement que son comportement ne faisait que l'enfoncer encore plus, il se donna finalement le courage de prononcer quelques mots tout en continuant de contempler son verre, peut-être effrayé de sa future réponse..

« Qu'est-ce qu'on fait maintenant Patsy ?..»

Patsy détestait toujours autant ces moments, ceux des retrouvailles gênantes et fatigantes qui ne semblaient jamais finir. Un rapide coups d'oeil à l'horloge d'en face lui indiqua qu'il était deux heures vingt du matin, baillant ensuite discrètement, elle finit son verre avec entrain et précipitation pour tenter d'éclaircir son esprit embrumé. Face à Maël, elle se sentait perdue, mais en même temps très à l'aise. Ses sentiments contradictoires étaient sans nuls doutes une des sources de leurs problèmes de séparations chroniques, mais il n'y avait pas que ça. Ce qui était en somme le plus ridicule dans leur histoire est que leurs sentiments sont là, présents à chaque instant; les deux spécimens le savent très bien, or, ils continuent bêtement à revendiquer des choses sans grande conviction à l'autre, en se déchirant dès le moindre petit malaise. Après tout, avant d'être son petit ami, Maël avait été celui qu'elle détestait pour devenir un confident doublé d'un très proche ami. Au fil des étapes, ils ont appris à se connaître, à se déchiffrer mutuellement, pourtant, durant cette période de gène et de ressentiments, Patsy ne sait plus vraiment ce qu'il veut et ce qu'il pense. Bien qu'il était évident que la jeune femme lui avait manqué et qu'il s'était préoccupé d'elle sérieusement et même s'il n'avouait rien Patsy savait qu'il n'était pas passé à autre chose; elle en fut soulagée .

Dès qu'elle entendit le mot « loyer » Patsy réalisa qu'elle avait complètement oublié de laisser l'avance à la concierge de l'immeuble, qu'elle abrutie ! Dans sa précipitation, avant son départ, elle avait dut la laisser trainer quelque part entre l'intérieur de son appartement et le fourgon blanc du fameux Pat. « Oh merde. Mon loyer. ». Son sang ne fit qu'un tour, elle mit la main sur ses clefs, commença à se lever, mais compris qu'elle ne pouvait pas partir, il fallait qu'elle reste et puis cela pouvait bien attendre. Se rasseyant convenablement-elle n'avait pas décollé de son tabouret- elle sourit, fier de ne pas être parti pour si peu et d'avoir su qu'elles étaient ses priorités, à savoir Maël. Celui-ci semblait ne rien avoir remarqué de son agitation puisqu'il commandait un autre whisky-ou alors il le cachait très bien-. Patsy l'imita, histoire d'avoir autre chose à faire que de contempler son verre vide. Ensuite ils se regardèrent brièvement sans rien dire, puis ils se détournèrent une fois de plus. Son verre arriva, mais elle n'y toucha pas, elle voulait garder sa maitrise d'elle-même et l'alcool qui circulait à présent dans son sang n'était pas là pour l'y aider.

« Qu'est-ce qu'on fait maintenant Patsy ?..» Pendant un bref moment elle eut envie de répondre « on boit » mais elle se doutait que cette remarque n'allait pas le faire rire, bien au contraire. L'air sérieux il ne cessait d'admirer son verre plein, refusant toujours de la regarder. « Déjà pour commencer j'aimerai que tu me regardes, c'est ridicule. » dit-elle d'un air renfrogné. « Et puis qu'est-ce que tu veux que j'en sache, tu es autant concerné que moi et si je peux me permettre, autant fautif. » ajouta-t-elle doucement. « Tu sais tout ça me fatigue... On sait tous les deux que ça pourrait marcher. »